Untitled Document
Untitled Document
 Untitled Document



Si vous souhaitez visualiser ce diaporama en plus grand, merci de vous rendre dans Découvrez la Guinée / Diaporama.

Vous êtes le
ème
visiteur


Dernière mise à jour Le 20 Août 2011.

HISTOIRE DE LA GUINÉE - Émergence dans l’histoire

Des peuples divers

Bien que la population soit loin d’être homogène, sa " mosaïque ethnique " se révèle relativement simple, comparée à celle de la Côte-d’Ivoire, par exemple : plus d’une vingtaine d’ethnies si on s’en rapporte aux langues, aux coutumes, aux formes d’organisation, aux traditions. La notion d’ethnie est loin d’être définie rigoureusement sur le plan scientifique. D’autre part, il est difficile d’évaluer le nombre d’individus appartenant à chaque ethnie ou s’en réclamant, faute de données solides. Pour la Guinée, une seule enquête scientifique, menée en 1955 avant l’indépendance, permet des estimations sérieuses dont la validité peut, au moins, être appréciée et discutée. Ce n’est malheureusement pas le cas pour les autres estimations auxquelles on se réfère parfois. Peu d’études ethnologiques ont d’ailleurs été consacrées aux populations guinéennes. En 1955, les Peuls auraient formé le groupe le plus nombreux (735 000), devant les Malinké (576 000), les Soussou (336 000), les Kissi (192 000), les Guerzé (108 000), les Toma (90 000), à s’en tenir aux groupes les plus importants. S’y seraient ajoutés 534 000 " divers " répartis en seize ethnies secondaires dont le nombre d’individus oscillerait de 5 000 à 77 000 : Kouranko, Dialonké, Kono, Bambara, Baga, Manon, Tenda. Toutefois, si on opère des regroupements pour tenir compte des assimilations (Baga et Landouman aux Soussou), des apparentés (Toucouleurs et Peuls) et de l’existence de sous-groupes (Kouranko, Lele..., par rapport aux Malinké), on aboutit à des proportions différentes. Les Malinké et assimilés constitueraient alors, avec de 30 à 34 p. 100, le groupe majoritaire de la population, suivi de près par les Peuls et les Toucouleurs, avec 29-30 p. 100. Viendraient ensuite les Soussou (et assimilés) et les Forestiers (vocable réunissant les ethnies vivant dans la région forestière), avec 17 ou 18 p. 100. Quant aux divers (Tenda, métis...), ils représenteraient de 2 à 3 p. 100. Chaque groupe, à quelques exceptions près comme les Nalou et les Baga, a su conserver une grande vitalité avec sa langue : le poular, le mandé, le soussou, le kissi... ; avec ses comportements, en référence à des stratifications sociales en voie de disparition : hiérarchie peule avec nobles, hommes libres, artisans castés, serfs ; avec sa structure familiale toujours solide : patriarcat peul ou malinké, gérontocratie des groupes forestiers ; avec ses activités économiques principales : élevage chez les Peuls semi-nomades, riziculture et bananeraies chez les Soussou, culture du miel et commerce chez les Malinké, riziculture en isolats chez les Forestiers ; avec sa religion enfin : islam (87 p. 100 de la population) principalement en sa voie " tidjane " mais vécu différemment par les Peuls, les Soussou et les Malinké ; animisme (4,6 p. 100) chez les Guerzé et les Kissi mais toujours latent chez les Malinké ; catholicisme (4,3 p. 100) en quelques petites communautés de Guinée maritime et surtout de Guinée forestière. Finalement, il y a un assez large accord entre les spécialistes pour considérer que la Guinée présente un visage ethnique original : deux groupes prédominants, sensiblement d’égale importance, deux groupes secondaires, de même importance eux aussi. Sans posséder la même homogénéité, ils sont cependant suffisamment caractérisés les uns par rapport aux autres pour offrir les conditions d’un équilibre possible, aucun d’entre eux ne pouvant prétendre à une trop nette prépondérance démographique. Mais l’intégration nationale, par-delà soixante ans de colonisation, demeure un objectif permanent. Les dangers d’une trop grande régionalisation existent. Les groupes forestiers sont installés à plus de 90 p. 100 en Guinée forestière, les Peuls à plus de 80 p. 100 dans le Fouta-Djalon et les Soussou à plus de 75 p. 100 en Guinée maritime. Seuls les Malinké ont une implantation moins concentrée : de leur zone principale, la haute Guinée (46 p. 100), ils débordent sur la Guinée forestière (35 p. 100) et sur le Fouta-Djalon (14 p. 100). Il est possible que cette répartition se soit quelque peu modifiée depuis 1955, mais aucune enquête n’a été effectuée mesurant les déplacements de population, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays. Les caractéristiques démographiques générales de la population demeurent mal connues depuis le recensement scientifique de 1955. Des quatre recensements effectués par la suite, seul le dernier (1983) permet une estimation provisoire en attendant des informations relativement fiables. Quoique certains coefficients de redressement utilisés soient contestables, on peut retenir comme chiffre de population résidente celui de 5 700 000 en 1990. Le taux de croissance proposé est de 2,8 p. 100. La population active s’élèverait à 53 p. 100 du total et d’autres taux seraient comparables à ceux de la plupart des États africains : les moins de quinze ans représentent 42 p. 100 de la population. En Afrique de l’Ouest, la Guinée fait ainsi figure de pays relativement peu peuplé. Avec une densité moyenne de 19 habitants au kilomètre carré, elle se trouve en situation de sous-peuplement au regard d’une mise en valeur intensive. Cette densité moyenne recouvre évidemment de très fortes variations selon les régions naturelles du pays, selon les préfectures (de 7 à 57). La haute Guinée (9 hab./km2) constitue une sorte de " désert démographique " entre les deux régions du Fouta-Djalon (23) et de la Guinée forestière (18). La capitale, Conakry, exerce une attraction considérable. Elle aurait vu sa population passer de 78 000 habitants en 1958 à plus de 750 000 (?) en 1984. C’est là un rythme de croissance rapide et très élevé, mais qui demeure comparable à celui de nombreuses capitales africaines. La plupart des autres, centres urbains (Kankan, N’Zérékoré, Kindia, Kamsar, Kissidougou, Fria, Labé...) auraient plus que doublé en dix ans. Néanmoins, l’urbanisation, phénomène relativement récent, reste d’une assez faible ampleur : 19 p. 100 de la population totale vivraient dans une dizaine d’agglomérations de 10 000 habitants. Pour autant, les effets économiques et sociopolitiques ne peuvent être sous-estimés : phénomènes d’acculturation ou de déculturation, emplois, importations alimentaires, équipements urbains, encadrement politique.