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Dernière mise à jour Le 20 Août 2011.

HISTOIRE DE LA GUINÉE - L'accession à l'indépendance

ConquĂŞte du pouvoir

La période 1951-1957 voit l’irrésistible conquête du pouvoir par le P.D.G.-R.D.A. (Parti démocratique de Guinée, selon sa nouvelle appellation à partir d’octobre 1950). Le nouveau départ est pris à N’Zérékoré, en septembre 1949, avec l’arrivée d’une vingtaine de Guinéens venus de Côte-d’Ivoire. Une lutte énergique est menée contre les livraisons obligatoires de produits agricoles. Elle suscite l’appui de nombreux paysans. La presse du P.D.G., celle des syndicats de l’Union des syndicats de travailleurs guinéens, l’U.S.T.G. (Phare de Guinée puis Coup de bambou et enfin Liberté , L’Ouvrier ), se fait souvent virulente pour dénoncer " l’augmentation des impôts injustes et le gaspillage des deniers publics ", pour protester contre les lenteurs mises à voter le Code du travail ou contre l’arbitraire et les abus des chefs de canton. Sur le plan politique, le parti réclame, entre autres, l’élargissement de la représentation parlementaire, l’extension des pouvoirs de l’Assemblée territoriale, la démocratisation des chefferies. Cette mobilisation de la population est ponctuée par les temps forts que constituent les diverses élections aux assemblées françaises et guinéennes (1951, 1952, 1953, 1954, 1955, 1956, 1957) ou les grandes grèves organisées par l’U.S.T.G. La coordination entre celle-ci et le P.D.G. devient totale quand le responsable syndical Sékou Touré, déjà membre du comité directeur du P.D.G., prend la succession de Madeira Keita, en 1953, à la tête du parti. Si en 1950 le parti peut se targuer de compter 30 000 adhérents, sa puissance n’apparaît irrésistible qu’à partir de 1954. L’administration met du temps à abandonner son attitude d’hostilité systématique, bien que le R.D.A., à l’échelle franco-africaine, se soit désapparenté en octobre 1950 du Parti communiste avec l’approbation de sa section guinéenne. Au prix parfois d’un truquage des résultats, comme en 1952, l’administration parvient à empêcher l’élection de candidats du P.D.G. ou à provoquer leur démission du parti (cas d’Amara Soumah). Les autres adversaires se regroupent dans un comité d’entente puis dans le Bloc africain (B.A.G.) ou au sein de la Démocratie socialiste (D.S.G.) appuyée par la chefferie. Ils ne peuvent empêcher l’élection de Sékou Touré comme conseiller général de Beyla en août 1953, puis comme maire de Conakry en 1955 ; sa popularité l’avait rendu imbattable après le succès des grèves déclenchées en 1952 dans toute l’Afrique-Occidentale française pour obtenir l’adoption du Code du travail. L’impulsion décisive est donnée, en même temps qu’apparaît un nouveau style politique. Quelques mois plus tard, une grève de soixante-dix jours manifeste avec éclat la puissance conjuguée de l’U.S.T.G. et du P.D.G. Ce dernier se trouve même en mesure de mettre en place une administration parallèle par le truchement de ses comités de village ou de quartier. La vie politique est devenue singulièrement agitée. C’est toute l’Afrique noire française qui entre dans une nouvelle ère ; six ans, et ce sera l’indépendance. La Guinée va jouer un rôle important dans cette évolution. L’année 1956 marque le point de non-retour. En juin, la loi-cadre pour les territoires d’outre-mer, dite loi-cadre Defferre, est votée par le Parlement français. Elle implique la création dans chaque territoire d’un conseil de gouvernement. Les luttes entre partis politiques rivaux s’accentuent en Guinée, particulièrement entre le P.D.G.-R.D.A., qui avait obtenu deux sièges de députés (Sékou Touré et Diallo Saifoulaye), aux législatives de janvier 1956, et le B.A.G. qui, lui, en avait gagné un (Barry Diawadou). Tous les moyens sont bons : bastonnades, incendies de cases et de maisons, provocations, bagarres... Pendant quatre ans, de 1954 à 1958, c’est le règne de la violence par les troupes de choc du P.D.G.-R.D.A. contre leurs adversaires, principalement B.A.G. Les affrontements les plus sanglants se produisant en octobre 1956 et en mai 1958 ; ils font au total plus de 1 500 victimes, dont un millier à Conakry. L’âpreté de la lutte politique se greffait sur les antagonismes ethniques. Les élections à l’Assemblée territoriale (mars 1957) consacrent le triomphe du P.D.G.-R.D.A., qui remporte la quasi-totalité des sièges (56 sur 60). Le premier gouvernement guinéen est mis en place avec Sékou Touré pour vice-président, la présidence étant réservée de droit au gouverneur français du territoire, J. Ramadier. En fait, Sékou Touré sera le véritable chef du gouvernement. Il va désormais utiliser au maximum toutes les possibilités offertes par la loi-cadre Defferre en décrétant d’importantes mesures et en se servant des leviers du pouvoir (administration, police) pour mettre à la raison tous ses adversaires. Ainsi, après une conférence des commandants de cercle (juill. 1957), les chefferies de canton furent supprimées et l’administration du territoire réorganisée. Les émeutes de 1958 neutralisent, une fois pour toutes, les autres partis politiques.