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Dernière mise à jour Le 20 Août 2011.

HISTOIRE DE LA GUINÉE - Le neutralisme touréen

Puissances socialistes

Les " puissances socialistes " (U.R.S.S. et satellites, Chine et Cuba), comblant le vide diplomatique créé par l’Occident autour de la Guinée en octobre 1958, s’empressent de la reconnaître comme État souverain, puis de lui accorder leur appui – accords économiques et culturels avec l’Allemagne de l’Est et avec la Tchécoslovaquie – tandis que s’instaure le ballet des missions et délégations de toute espèce envoyées de part et d’autre. Avec prudence au début puis avec détermination et sans complexe, la Guinée noue d’étroites relations. Mais son chef entend conserver une pleine liberté de manœuvre en se réclamant du " neutralisme positif ". Un clivage fondamental du monde existe en effet " entre l’univers des sociétés émancipées [...] et notre univers de faim, de nudité et d’ignorance ". Plusieurs indicateurs permettent d’évaluer, fût-ce approximativement, l’ampleur des relations. Les missions ministérielles furent trois fois plus nombreuses avec les États socialistes qu’avec les États occidentaux durant la période 1958-1974. Le climat n’en fut pas toujours serein. Ainsi l’ambassadeur soviétique fut expulsé en décembre 1961. Raisons invoquées : noyautage idéologique des jeunes, des syndicats et des femmes pour renverser le gouvernement au profit des blocs idéologiques, sabotage économique. Il ne faudra pas moins qu’un séjour d’une semaine (janv. 1962) d’Anastase Mikoyan, numéro deux dans la hiérarchie soviétique, pour résorber la crise. Coup de semonce réussi par un petit État : " Les révolutions ne sauraient s’importer ni s’exporter ", lui a-t-on rappelé en précisant que la collaboration doit être fondée sur l’égalité entre États. Quelques mois plus tard, l’aéroport de Conakry sera interdit aux avions soviétiques à destination de Cuba durant la crise des missiles. L’aide des États socialistes fut très importante : 440 millions de dollars de 1958 à 1980 selon des estimations américaines. Cela placerait la Guinée au sixième rang des bénéficiaires africains. Quant aux accords bilatéraux, la Guinée en signa près de 300 avec eux contre seulement 126 avec les États capitalistes. De 1959 à 1970, le nombre de boursiers envoyés dans les mêmes pays a été de plusieurs centaines chaque année, soit de 40 à 60 p. 100 des étudiants envoyés à l’étranger. Pour les années 1978-1982, la moyenne tourne autour du millier. L’aide a servi, en particulier à équiper et à former les forces guinéennes (armée, police).